J’ai toujours su que faire un choix de carrière à 15-16 ans, c’était mission impossible. En tout cas, pour moi et les gens comme moi, parce que même encore passé 25 ans, je n’arrive pas à choisir un seul domaine. J’ai toujours trouvé que ça faisait de moi une personne instable, incertaine, pas très sérieuse. Jusqu’à ce que je découvre ce que c’était être une personne multipotentialiste.
Enfin, je mettais un mot sur le sentiment que j’avais depuis si longtemps, et peut-être es-tu comme ça toi aussi, parce qu’apparemment 20 à 30% de la population est multipotentialiste.
C’est quoi au juste?
Pour ma part, sur le plan professionnel, pas une fois dans ma vie je me suis dit que je ferais X métier jusqu’à ma retraite. Oui j’ai des passions, mais de là à les faire 40h/semaine pendant genre 50 ans, ça ne se peut juste pas dans ma tête à moi. Assez régulièrement dans les emplois que j’ai occupés, après un certain temps je m’ennuie, le challenge n’est plus là, j’ai besoin de changer d’air. Par contre on me disait toujours de ne pas faire ça, de garder la stabilité, de gravir les échelons, que c’était ça la vie! Mais je m’ennuyais à un point où il fallait que ma vie prenne un nouveau tournant. Pour le mieux? Pour le pire? Peu importe, j’avais juste besoin de nouvelles expériences.
Être multipotentialiste c’est ça, c’est avoir besoin de changement, souvent. C’est d’avoir plus d’un champ d’intérêt, c’est développer des talents dans un peu tout, mais pas toujours être excellent dans tout. Tu te reconnais quand j’te dis ça? C’est exactement la petite étincelle qui a allumé dans ma tête il y a quelques années quand j’ai écouté pour la première fois le Ted Talk d’Emilie Wapnick, qu’il m’arrive de réécouter quelques fois quand je me cherche un peu.
Pour te donner une idée à quel point mes champs d’intérêts et les métiers que j’aimerais faire sont variés, j’avais envie de t’en énumérer quelques-uns.. Journaliste/blogueuse, avocate, animatrice, agente de bord, photographe, directrice des ressources humaines, gestionnaire de communauté, psychologue, coiffeuse, secrétaire.. bref.. WTF? Y’a pas trop de ligne directrice là-dedans et j’aimerais tous les faire un petit peu, jamais pour toute la vie, parce qu’il me semble que j’ai bien trop de choses à vivre, à expérimenter!
C’est bon ou mauvais d’être multipotentialiste?
Comme à peu près tout, ça a ces bons et mauvais côtés..
Évidemment, le beau dans tout ça c’est qu’on est des personnes allumées, qui aiment apprendre, qui aiment la nouveauté et qui apprennent souvent assez rapidement dans un nouveau domaine. On s’adapte aussi super bien dans un nouvel environnement et on a un esprit donc très ouvert.
À l’inverse, on peut malheureusement s’ennuyer rapidement dans l’emploi que l’on exerce si on ne peut pas dépasser les limites. Comme je le disais plus haut, puisqu’on essaie plusieurs choses, on ne développe pas nécessairement une expertise dans un milieu précis, on connaît beaucoup de choses, mais on excelle pas nécessairement.
Pour ma part, ce que je remarque, c’est que ça devient compliqué surtout à l’âge où l’on devrait avoir ce que j’appelle la « job d’adulte ». Tsé la bonne job qui va t’offrir un horaire idéal, des avantages sociaux, un régime de retraite pis un salaire selon tes compétences. C’est ici que ça se corse, en tout cas pour ma part! Parce que j’ai changé souvent d’emploi précédemment, je m’ennuyais tout le temps après un certain temps (d’ailleurs, on dit que le cycle d’un multipotentialiste est d’environ 2-3 ans!) et souvent pour cette raison, les futurs employeurs y voient une personne instable ou pas très sérieuse, bref ils cherchent un bobo. Je te le jure, ils le cherchent vraiment, ils vont toujours vouloir savoir le pourquoi du comment tu as quitté. La réponse « j’avais besoin de nouveaux défis » ne leur suffit pas, ils ont l’impression qu’on leur cache une grosse histoire, mais la réalité, c’est que c’est vraiment cette réponse là!
Qu’est-ce qu’on fait avec ça?
Je vais être bien honnête avec toi.. on fait ce qu’on peut! C’est vraiment un mode de vie à double tranchant, mais avec lequel il faut apprendre à vivre et surtout, s’écouter. Pas toujours facile de dire ça, mais après tout on a juste une vie et si on ne veut pas avoir l’impression de l’avoir gaspillé, vaut mieux s’écouter quand on a envie de faire quelque chose. Ok, je ne vais sûrement pas être avocate et agente de bord dans la même vie, mais je vais arriver à choisir mes priorités et les choses qui m’allument le plus.
L’important c’est de prendre les opportunités, défoncer des portes, prendre la vie au jour le jour et aller au-delà de nos ambitions. Après ça, on verra!
