J’ai désactivé Instagram pendant 48h…

Ça s’est passé tellement vite, sur un coup de tête : hey j’delete ça moi, Insta, pu capab’. J’étais tellement jetlag au retour du Liban, je m’étais réveillée à 3h du matin, incapable de me rendormir. “Bon, j’vais scroller Insta un peu, histoire de catch-up avec toutes les nouvelles que j’ai manquées depuis 2 semaines!” Bin tu sais quoi, j’ai perdu passé 4h de ma vie les yeux rivés sur mon tout petit écran, nourrissant ma tête d’images et de captions me donnant l’impression que j’devrais donc bin faire PLUS pour step-up ma instagame. Je devrais poser davantage en maillot, tsé, ça pogne. Je devrais apprendre à matcher mon feed, commenter les photos des autres plus souvent, alterner avec des superbes selfies, mettre des captions inspirants.

NENON, rendu 7h du mat’ j’étais écoeurée bin raide. Ça s’peut pas… j’ai vraiment besoin de savoir pourquoi je me mets autant de pression. Instagram pour moi, c’est un travail. Je suis pas à la recherche du Saint-Graal des likes ou topper le 20K abonnés à tout prix, mais reste que c’est une plateforme que j’utilise afin de faire valoir mes capacités artistiques. Voyages, maquillage, événements, produits coup de coeur, escapades, restos, etc. Là est la nuance. Je cherche simplement à comprendre pourquoi je me critique autant : j’ai toujours détesté être comme les autres et j’ai l’impression que ce qui pogne, c’est de faire le mouton. Une p’tite photo de dos en bootykini, awoueille. Un fake laugh avec des lunettes solaires en buvant un drink, go. Un p’tit regard vers le bas en se cambrant le corps dans la pose la plus inconfortable ever juste pour avoir une silhouette avantagée, do it. Mais hey, j’le critique, pis j’le fais pareille. 

Bref, vous l’aurez deviné, j’avais un mal de coeur rendu là. J’ai googlé “comment masquer son compte Instagram” et hop, 5 minutes plus tard, j’avais désactivé mon compte temporairement. Et c’est là que le fun commence… 

Le premier 2 heures, je errais dans la cuisine sans but (lol). En plus, mon ordinateur était pas chargé, help! Je me suis servie une immense tasse de café, fixant mon écran d’accueil de téléphone, l’indexe qui voulait sans cesse cliquer sur cette foutue icône de p’tite caméra rose et orange. FINI, je la déplace sur la 3e page, loin des yeux loin du coeur qu’on dit? Bon, ça allait déjà mieux. Je me donnais 2 jours complets avant de revenir dans le instaworld. 

Ma première constatation? MON DOUX JÉSUS À QUEL POINT JE SUIS ACCRO C’EST TRISTE. La deuxième? MON DOUX JÉSUS (ok j’arrête de crier) je suis donc bien productive quand la distraction est loin de mes yeux (et de mes doigts). En 2 heures, j’ai répondu à tous mes courriels, réglé toutes mes factures, uploadé mes photos de voyage, commencé à défaire ma valise. La première journée a bien été, j’ai aussi rangé ma chambre (ceux qui me connaissent savent que c’est un miracle) sans vraiment penser à prendre de insta-pause. C’est le soir venu qui a posé un p’tit problème : j’allais à un événement médias… comment couvrir la soirée et indiquer ma présence? Uhuhu, une chance que Valérie était avec moi pour assouvir mon besoin de documenter mon environnement et mes activités (LOL). C’était quand même spécial d’observer toutes, TOUTES les autres blogueuses, faire des stories et des photos autour de moi, je me sentais un peu comme une intruse, oops!

3e constatation : c’est weird de ne plus partager mes activités. La deuxième journée fût plus difficile, j’ai vraiment failli réinstaller Instagram. Il pleuvait, pas grand chose à faire… je n’avais qu’une envie : scroller. Mon sport favori. Ok je niaise haha. Mais avec QUI je vais partager virtuellement mon café? J’veux dire, il est tout beau avec sa mousse parfaite, dans la tasse en verre double paroie… c’est tellement étrange cette sensation! Pour dîner, j’ai fait une magnifique salade mangues et tomates cerises décorée avec du basilic : JE VEUX LA METTRE EN STORY! Quoique hein, elle était tout aussi délicieuse dans l’fond. Cette prise de conscience m’a fait un peu peur, j’me suis demandé si je faisais les choses vraiment pour moi. La réponse c’est : OUI, mais je suis tellement habituée de documenter tout, c’est une routine qu’il faut que je brise, ou que j’apprivoise pour l’utiliser seulement quand j’en ai besoin.

Fin de la journée, j’ai si hâte de me coucher… je réalise que je m’endors en 3 secondes depuis 2 jours. Coïncidence? Peut-être, mais on le sait tous que regarder son cell avant de dormir est la pire chose pour faciliter la relaxation du cerveau et des yeux! Je ferme donc les paupières et byebye Coro.

4e constatation : Facebook c’est plate à mort. Genre vraiment, y’a les mêmes 12 actualités qui reviennent en boucle. Toute. La. Journée. Un mal pour un bien : je me tanne trop vite alors je continue mes tâches, ça me force encore une fois à être productive, on va dire! J’en viens à me demander si les gens se rendent compte de mon départ inusité sur les zinstagrams… C’est sûr que non, chacun est tellement dans sa bulle! 

Dernier matin sans Insta! Déjà, et finalement, c’était pas SI pire. Je crois que j’pourrais continuer, mais j’ai un événement ce soir, et ce serait pas correcte de rien poster à ce sujet si j’aime l’endroit! Dans le fond, comme je l’ai mentionné, Instagram c’est un travail. Je prends ça au sérieux, parfois trop oui! Mais c’est fou comme cette pause m’a fait du bien : la Terre continue de tourner tsé. Mes repas sont tout aussi délicieux, mon outfit est cute même si je le post pas, le monde entier a pas besoin de tout savoir et tout valider : apprécier par soi-même, c’est vraiment gratifiant au final.

Caroline Lachapelle
Caroline Lachapellehttp://lespaceurbain.com
Coro très frisée qui aime pas mal trop de choses dans la vie! La nature m'énergise, les voyages me transforment, le maquillage me passionne. J'essaie de vous livrer tout ça dans mes écrits : bonne lecture!

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