N’oublies pas de faire tes stops

On est constamment sur la voie rapide, le pied bien enfoncé sur la pédale de gaz. Il ne faut pas se blâmer, on est pas seul dans cette situation, tout le monde le fait. Par contre, faut dire que quand tu roules à 150 km/heure le paysage laisse à désirer, le charme du panorama s’envole comme le gaz de la tank. On passe des prairies fleurissantes et des maisons campagnardes aux petits volets jaunes bien détaillés à un tableau de Monet où les couleurs vives sont full-pine présentent, mais dont les détails se sont dissipés avec le vent. On est, à cet instant, plus nourri par le moment présent. C’est dommage de savoir qu’on manque un maudit road trip quand on est nous-mêmes à bord de la ride.

On vit dans un monde éreintant où l’on carbure aux projets et aux émotions fortes. C’est satisfaisant par moment, puis vient un temps où l’on a plus de jus et la passion ne suffit plus. On se demande ce qui peut bien nous arriver, on remet nos capacités en question et parfois on remet même notre personne en entier dans les mains du doute. Je ne suis pas médecin et ni mécanicienne, mais je pourrais bien en déduire que dans ces moments-là, on ne manque pas seulement d’essence, mais on est surtout en manque d’arrêt et de repos. On se fait dire que la vie est trop courte et qu’on doit faire le plus d’expériences pour capter ce qu’elle a de mieux à nous offrir soit en faisant un voyage en Indonésie ou en sautant en parachute comme toutes filles wild sur Instagram. Je vous dirais plutôt que la vie est trop courte pour vivre constamment sur une roue de secours, au bout de l’épuisement, exténué. Parfois, il faut prendre le temps de s’arrêter, de changer les pièces défectueuses, de leur donner de l’amour et de restarter à neuf même si l’on doit marcher sur son orgueil aller-retour. Savez-vous quoi? On ne devrait pas se sentir coupable de s’abstenir de sortir dans les bars un soir où l’on sent la fatigue nous envahir comme une ravageuse gastro même si Noémie veut vraiment que tu viennes pis qu’elle te trouve poche de ne pas venir. Je t’insiste pas à choker ton cercle social, de te convertir à la médiation, de ne boire que de l’eau chaude avec du citron et d’allumer des chandelles aux huiles essentielles en se couchant à 19h chaque soir (malgré que ce soit tout même ben palpitant), mais il suffit de temps à autre d’un petit moment de répit pour revenir plus fort. Faites un Louis Cyr de vous-même en vous calmant le pompon. Surtout et surtout, laissez votre cœur être le copilote, il gère bien la route et il connaît tous les détours sécuritaires pour votre p’tit coeur.

Sandrine Demers
Sandrine Demershttp://lespaceurbain.com
Je suis une mamie assumée qui adore boire du thé pis porter des vestes de laines même à 30°. J'adore aussi la poésie et les p'tits gestes gentils.

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