Je juge que l’expression «Quand on se compare, on se console» est quelque peu triste. Comme s’il est nécessaire d’avoir conscience que le voisin réussi moins bien que nous afin d’apaiser nos déceptions, ou même de s’offrir des félicitations. Comme si nos succès dépendent du regard des autres.
Évidemment, une certaine forme de compétition peut être saine dans la mesure où elle nous pousse à nous dépasser; à faire mieux que la dernière fois. Mais si jamais la pression était trop forte? Si jamais le fait de se comparer faisait en sorte que l’on n’apprécie plus nos petites victoires et qu’on en vienne à envier ceux et celles pour qui le vent semble avoir tourné dans la bonne direction?
On jalouse les globe-trotteurs, les gens qui ont un char de l’année, les pitounes sur instagram, le corps de Beyoncé. Nos pensées, souvent faussées, nous amènent à croire que notre vie trop banale a plus ou moins de sens. On remet en question notre choix de carrière, puis on doute de nos capacités.
Quand on se compare, on ne se console pas. Peut-être bien pendant un court instant, puisque certains semblent plus misérables que nous. À la longue, toutefois, c’est épuisant. Pour eux, tout comme pour nous.
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