Tes résultats scolaires ne te définissent pas

La confiance en soi dépend de plusieurs facteurs. Le nombre de compétitions que t’as gagnées dans ton enfance ou le fait que tes parents te récompensaient chaque fois que tu faisais une bonne action (ou encore lorsque tu arrivais à la maison avec un beau A+) peuvent certainement influencer ton sentiment d’efficacité personnelle. Être première de classe, c’est valorisant. Même si tu te fais traiter de bolée. Je te raconte.

Je me souviens de toutes les fois où j’étais terrorisée à l’idée d’obtenir 80% dans un examen. J’ignore encore d’où provenait cette peur, puisque ma mère me répétait que si j’avais fait mon possible, c’était ce qui comptait. Pour elle, 75%, c’était ben correct! Pour moi, c’était mauvais. Une petite tendance à l’anxiété de performance, me direz-vous.

J’imagine que l’environnement dans lequel on a grandi peut avoir un impact sur notre façon d’anticiper les réussites et les échecs. Mes grandes sœurs se démarquaient à l’école et j’avais bien l’intention de faire de même. Lors de ma première année au secondaire, j’avais été invitée au Gala Méritas. À la fin de la soirée, j’étais déçue, parce que j’avais reçu la mention «Coup de cœur» de la part d’une enseignante et non pas une médaille d’excellence. C’était comme si j’avais échoué, bien que le but de ce genre d’événement, c’est de nous donner une p’tite tape dans le dos.

Je trouve ça aberrant qu’on valorise à ce point un chiffre ou une cote sur un bout de papier. Jusqu’à tout récemment, je ne développais pas particulièrement mes passe-temps. Je n’étais pas en mesure de nommer précisément mes intérêts. Lorsque le moment est venu de choisir ma future carrière, la conseillère en orientation me disait que je pouvais faire ce que je voulais. C’était bien ça, le problème. J’ignorais ce à quoi j’aspirais, puisque j’étais trop préoccupée par mes performances. Par le paraître. Je voulais que les gens se disent: «Wow, elle va aller loin, la p’tite.» Au fond, je savais même pas où je voulais aller.

Pour être bien honnête, je suis, encore aujourd’hui, assez exigeante envers moi-même. Je me dis souvent que j’aurais pu faire mieux, même quand mon résultat est très satisfaisant. Comme si je pouvais encore mieux réussir que simplement réussir, tu vois le genre? Néanmoins, j’ai compris que le fait de se sentir valorisée parce qu’on a un beau A+, ce n’est pas tout dans la vie. C’est l’fun, mais tes buts doivent avoir une raison d’être. Ils doivent faire du sens pour toi.

On devrait percevoir l’éducation comme une richesse, comme un moyen de satisfaire nos curiosités. On devrait arrêter de se blâmer pour un échec en maths ou lorsque l’on obtient un résultat moindre que notre voisin de gauche. La vie, c’est tellement plus que ça. Une fois sur le marché du travail, ton 75% ne sera qu’un lointain souvenir d’une jeunesse parsemée de doutes. Je parle encore comme une vieille matante, mais penses-y, please. Bonne année scolaire!

Crédit image à la une: Eliabe Costa sur Unsplash

Evelyne Chevrette
Evelyne Chevrettehttp://lespaceurbain.com
Je me laisse inspirer par les humains qui croisent ma route et les expériences qui me servent de références. Des fois, ça donne des petits textes cutes. Je prends plaisir à vous les partager, un matcha à la main et la caboche pleine de rêves.

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