À l’aube de mes 26 ans

Il y a quelques années, mon destin était déjà bien écrit, noir sur blanc, sur ce qu’allait être mon avenir. J’avais un copain depuis un certain temps, je terminais mon secondaire et j’allais étudier au cégep dans le domaine que j’ai toujours rêvé, j’avais pleins d’amis, des rêves pleins la tête et à l’âge de 16 ans, j’étais déjà prête à devenir maman pour la première fois. (Je sais, c’est un peu intense mon affaire. Ce n’est peut-être pas pour rien qu’à 25 ans ¾, je ne suis toujours pas maman.)

 J’étais jeune et insouciante. Rêveuse et naïve.

Pour moi, l’école était une nécessité, mais loin d’être une priorité. Je faisais ce que j’avais à faire, mais sans plus. Disons que je n’étais pas l’étudiante qui lâchait un soupir de déception parce qu’elle avait obtenu la note de 98% au lieu de 100% lors du dernier examen. J’étais dans la moyenne, puis parfois bien en dessous, mais ça m’importait peu parce qu’au final, ce n’est qu’un pourcentage parmi tant d’autres.

Entre deux travaux de fin de session, je trouvais toujours le moyen de profiter de la vie, mais surtout de la belle ville de Québec. Pas la peine de s’arrêter quelques instants pour me remettre en question, j’avais déjà les réponses toutes tracées dans ma tête.

Je m’imaginais heureuse, amoureuse et comblée de bonheur jusqu’à la fin de mes jours avec nos enfants grandissant à nos côtés. Un vrai conte de fées.

Je pense que j’ai trop écouté de films d’amour romantique et quétaine au boute pendant mon adolescence.  

C’était donc beau et inspirant d’être naïve à ce point quand j’étais en pleine crise d’adolescence.

Au final, après un certain temps, Cupidon m’a cruellement et égoïstement retiré la flèche qu’il avait plantée dans mon petit cœur depuis trop longtemps.

Voilà, ma queen. Un claquement de doigts et je redescends de mon petit nuage. Pas de parachute, rien. Juste pour que ça ait plus d’impact.

Bonjour l’inconnu. Au diable les fiançailles, la maison et le projet bébé déjà entamé depuis bien trop longtemps.

Bonjour la génération 2000. Celle où l’amour, le vrai, devient aussi rare que de trouver de l’or dans le fond de ta cour. Tu vois le genre?

L’incompréhension, les regrets, la haine et la tristesse se sont garrochés sur mon égo comme si je m’étais fait happer par un train de plein fouet. C’était lourd tout ça, pis ça fait mal encore (parfois).  

Pendant toute cette tempête d’émotion, j’ai fui la solitude, j’ai mis mon bouclier de guerre et j’étais en mode survie. (Pis des fois en mode panique.)

Comment peut-on balayer tous ces rêves, aspirations et désirs du jour au lendemain? Mais surtout, comment peut-on réapprendre à danser sous la pluie à nouveau, tout en acceptant d’y danser toute seule cette fois-ci?

Au fil du temps, des années et des saisons, j’y suis arrivée. Bien franchement, je n’ai pas eu le choix d’accepter les choses comme elles étaient, de pardonner et d’oublier certains évènements ou souvenirs douloureux pour me permettre d’être heureuse à nouveau.  

J’ai enlevé mes œillères afin de voir l’arc-en-ciel au complet et j’ai constaté comment il était merveilleux de sourire à nouveau.

À cet instant, j’avais 23 ans.

16, 23 ou 25 ans ¾, je suis le genre de fille qui souhaite vivre sa vie à cent mille à l’heure. Je fais parfois les choix les plus bénéfiques pour moi, mais des fois j’te jure que je l’échappe et je trouve le moyen de me placer dans un pétrin pas croyable. Mais j’men fou, je m’adapte pis c’est bien correct comme ça.

Mais des petits bouts (des fois des grands bouts), j’me perds dans ma tête à trop penser, à trop réfléchir. À propos de tout et de rien. 

À 25 ans ¾, on a le droit de se remettre en question. Je te rassure, peu importe l’âge, tu as le droit et c’est juste normal de le faire.

Après maintes réflexions, j’me rends compte qu’aucun (ou presque) projet, rêve ou aspiration n’a été réalisé depuis ma sortie du secondaire. Je  «dormais au gaz» ou c’est la pression sociale qui me fait sentir bad comme ça?

Au fil des années, je me rends compte que le genre de vie que je mène ne me suffit pas.  J’ai besoin de plus d’adrénaline, de découverte, de voyages nomades et de petits papillons dans le ventre.

À l’aube de mes 26 ans, je me sens en crise de la vingtaine et je suis perdue. J’ai remis mes œillères et je n’arrive plus à les enlever, parce que je ne sais pas si je dois partir à gauche ou bien à droite.

Et si les deux directions me menaient au même endroit, au final?

Ysabel Thibeault
Ysabel Thibeaulthttp://lespaceurbain.com
Jeune femme de 25 ans, créative, fonceuse et déterminée. L'écriture fait partie de ma vie depuis bien longtemps et ça me passionne. J'adore les voyages, la musique, mon travail et les soirées imprévues.

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