Et si je n’avais jamais d’enfant

Quand j’ai eu 25 ans, j’ai commencé à ressentir une pression sociale en lien avec le fait d’avoir des enfants. J’étais en couple depuis un bon moment et la question qui tue revenait souvent, même si j’étais encore aux études. Comme je n’avais pas de réponse claire à donner, je ne savais jamais si je devais me faire confiance ou me sentir mal quand je répondais « je sais pas, à quand les enfants… ».

Encore aujourd’hui, 29 ans et toutes mes dents (mais célibataire), la vérité c’est que je ne sais pas quand j’en aurai, mais je ne sais même pas SI j’en aurai un jour. La question revient si souvent que je n’arrive pas à être en paix avec mon indécision, chaque fois ma réponse ressemble plus à une justification.

D’un autre côté, je me dis que je suis surement pas la seule qui pense qu’on fait pas des enfants « juste parce que c’est l’temps » … Si je ne le sais pas, ce n’est pas parce que je pose les pours et les contres pour me décider, c’est parce qu’en dedans, je n’ai ni l’appel du oui, ni l’appel du non. Pas encore. C’est aussi simple que ça.

Je crois qu’on a toute une maman qui dort en nous mais qu’elle se réveille différemment pour chaque femme et surtout, pas toujours au même moment. La maman qui dort en moi s’est déjà réveillée, mais c’était pour venir me dire de n’être pas trop pressée. Que j’avais le temps, que j’avais d’autres priorités avant de me lancer. Pis elle est retournée se coucher sans me dire si elle allait revenir.

Un jour quand on m’a posé la question (encore), je me suis surprise à dire que « je me sentirais mieux en ce moment, si physiquement on m’annonçait que je ne pouvais pas en avoir plutôt que d’avoir à décider si j’en veux ».

Et j’ai trouvé ça horrible. J’ai compris alors que je commençais à sentir une pression qu’aucune femme ne devrait ressentir, qu’elle vienne de l’entourage ou de soi-même.  Je crois qu’aucune décision de vie n’aura jamais l’ampleur de celle d’avoir des enfants. D’autant plus que je n’ai jamais réellement vu ça comme une « décision » à prendre. J’ai toujours pensé que c’était une question de « feeling », tu le sens, à un moment ou à un autre que tu en veux profondément ou que tu n’en veux pas. Je crois aussi que c’est normal de ne rien ressentir parfois, de ne pas savoir si ça viendra ou pas.

Je veux juste te dire à toi, la jeune femme ambitieuse que tu es que c’est correct, si t’es pas prête. Que tu as le droit d’attendre. Que tu as le droit de ne jamais faire d’enfant si tu passes ta vie à emprunter des sentiers boisés plutôt que de longues autoroutes fréquentées. Et surtout n’aie pas peur de décevoir les gens si c’est le cas, la seule personne que tu dois écouter c’est ta petite voix qui te dira que c’est le bon choix.  Pis t’as le droit aussi d’en faire juste 1 ou 2 rendue à 35 ans, si ça te chatouille pas avant ça. T’as pas à te justifier, ni à te sentir mal à l’aise si quand on te pose la question tu t’aperçois que tu n’y avais même jamais réfléchi.  C’est correct. Ça veut simplement dire que tu penses à toi. Que si un jour ça se présente, tu seras prête et que cette petite boule d’amour qui naitra aura une maman en or, qui aura pris le temps.

Crédit photo: Victor Freitas (Pexel)

Anabelle Pallagrossi
Anabelle Pallagrossihttp://lespaceurbain.com
Constamment à la recherche de nouveautés et de changements, je me nourris de passion, de rêves et de photographie (et d’un peu / pas mal d’impulsivité aussi). Je me décrirais comme étant une vieille âme qui déteste vieillir mais qui aime ce qu’elle devient avec le temps. L’un de mes plus grands rêves serait d’augmenter le nombre d’heures dans un journée afin d’avoir le temps de réaliser tous les autres !

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