Être la meilleure, vraiment ?

On m’a toujours dit de faire ce que je voulais, mais d’être la meilleure. Peu importe que ce soit d’être avocate, journaliste ou coiffeuse. Ça te dit quelque chose toi aussi? En réalité, s’imposer d’être la meilleure, c’est souvent plus qu’ambitieux, mais presque inatteignable. Pas parce que nous sommes médiocres, mais parce que pour être la meilleure au monde dans une discipline, il faut être absolument dédiée à 100% et presque uniquement sur ce domaine. Il faut que ce soit ta vie et que tous tes choix et sacrifices soient orientés vers cet objectif. Il faut que tu t’améliores et que tu te renouvelles constamment en restant à l’affût du présent, mais en ayant toujours un pied dans le futur pour rester pertinente. Un jour ou l’autre, quelqu’un de plus jeune ou de plus talentueuse te rattrapera et si être la meilleure est la seule chose qui compte pour toi, tu risques de trouver la chute plus que douloureuse. Quand ton corps ne suivra plus, ou que ta tête ne pourra tout simplement plus.  

Être la meilleure, vraiment?
Green Chameleon / Unsplash

Être la meilleure, c’est se mettre énormément de pression et toujours se mettre en compétition face aux autres. Je ne suis pas encore maman, mais ça me force à me questionner. Je sais que nos parents ne nous ont jamais dit ça pour mal faire, mais plutôt pour nous pousser vers l’avant. Selon l’auteure Peggy O’Mara, la façon dont on parle à nos enfants, devient leur voix intérieure. Tsé celle qui te donne un son de cloche quand t’es sur le point de prendre une décision conne ou quand tu hésites entre 2 choix difficiles. Pourquoi ne pas enseigner à nos enfants à être la meilleure version d’eux-mêmes et de n’être qu’en réelle compétition avec eux-mêmes à la place? Loin de moi l’idée de vouloir niveler vers le bas, mais plutôt de ne pas oublier la notion de plaisir en vieillissant. Plus on grandit, plus on l’oublie. On est bons dans quelque chose et on poursuit cette avenue sans vraiment se poser de questions pour finalement s’en lasser quand on voit qu’on ne sera pas le prochain Carey Price ou la prochaine Lady Gaga. On abandonne et on finit par être happé par la réalité au moment le moins opportun. Toutefois, il doit bien avoir un moyen d’avoir du fun tout en se sentant bien dans ce qu’on fait et en voulant continuer de s’améliorer sainement.

C’est en lisant un extrait de Big Magic d’Elizabeth Gilbert que j’ai vu l’exemple le plus frappant de cette philosophie de performance qui commence dès notre enfance. Gilbert y raconte l’histoire d’une femme dans la quarantaine qui recommence à pratiquer le patin artistique après plusieurs années sans en faire. Elle vit un manque et se demande d’où il vient et pourquoi. Elle désire vivre une vie créative et s’épanouir sans nécessairement être le cliché de la femme en mid-life crisis qui abandonne sa job stable pour voyager et devenir une artiste. Elle se remet à la pratique quotidienne du patin et ça change complètement sa vie. Elle ne s’entraîne pas pour être une olympienne ou faire des compétitions comme quand elle était jeune, mais tout simplement parce que ça la rend heureuse et qu’elle se sent plus elle-même. Elle avait arrêté d’en faire à l’adolescence même si elle était douée parce qu’elle voyait clairement qu’elle ne pouvait pas être une athlète de niveau professionnel et pourtant cette passion lui a manqué toute sa vie.

Être la meilleure, vraiment?
Ella Jardim / Unsplash

Ce passage a tellement résonné en moi et m’a ramené directement vers l’écriture que j’ai délaissée pendant tellement longtemps en me disant que je ne serais jamais la meilleure, que c’était trop difficile d’être choisie et publiée par une maison d’édition. Que c’était impossible que je sois la prochaine Agatha Christie ou Christiane Amanpour. C’est pourtant quand j’ai finalement laissé tomber toutes ces peurs inutiles que je me suis remise à écrire pour le plaisir et que j’ai réalisé mon rêve à ma façon. En construisant mon histoire et mon roman de A à Z, en optant pour l’autopublication pour que mon message ne reste pas entre mes deux oreilles et qu’ils puissent toucher d’autres femmes. C’est quand j’me suis mise à croire pour vrai en mon potentiel et que j’pouvais vraiment gagner ma vie en faisant quelque chose qui me passionne que j’ai mis tous les efforts, aussi risqués qu’ils soient, pour que ça devienne ma réalité.

La vérité, c’est que ce ne sont pas nécessairement les « meilleurs » qui réussissent dans la vie. Ce sont ceux qui travaillent vraiment fort, ceux qui n’abandonnent pas leur rêve à cause de l’opinion des autres ou de la petite voix intérieure qui leur dit qu’ils ne seront jamais assez bons. Ce sont ceux qui sont habitués de travailler dur et surtout qui sont prêts à mettre le temps et les efforts quotidiens pour atteindre leurs objectifs. Ce sont ceux qui laissent évoluer leurs rêves qui finissent par les réaliser. Ce sont ceux qui gardent leur esprit ouvert à de nouvelles possibilités et qui croient que tout est possible.  Le succès vient de ce qu’on fait quotidiennement, de façon consistante, et nos résultats futurs se cachent dans notre routine. Le plaisir alimente la passion, alors fais ce qui te rend heureux, juste pour être bien! Parce qu’au bout du compte, c’est ça qui est important, que tu sois la meilleure ou pas.

Crédit de la photo de couverture: Unsplash

Marie-Joëlle Pratte
Marie-Joëlle Prattehttp://lespaceurbain.com
Rédactrice + éditrice de contenu à temps plein et globe-trotteuse à temps partiel, je rêve de l’Indonésie et de… Poudlard. 90’s girl assumée, découvrir de nouvelles destinations me permet de faire le plein d’inspiration (et d’écrire des romans). Foodie à mes heures, je dévore autant de livres que de séries télé, mais je ne suis jamais rassasiée de nouvelles aventures au bout du monde avec mon amoureux!

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