Elle revient chaque année cette journée. Et bien sûr, je l’ai toujours trouvé importante. Mais cette année, elle me touche personnellement. Cette année, Bell Cause… pour moi.

Cet automne, à 43 ans, j’ai réalisé ma fragilité. J’ai toujours été quelqu’un de plutôt équilibrée, avec mes faiblesses bien sûr, mais avec une bonne tête sur les épaules. Élevée dans l’amour et le respect.
Cet automne, pour la première fois, j’ai dû mettre un genou à terre. Mon état d’esprit était au plus bas. Et pourtant, ma vie personnelle allait bien ! Je suis gâtée par la vie. J’ai des enfants en santé, intelligents, beaux et pleins de potentiel. J’ai un mari aimant, des amis, des parents et une sœur présents. J’ai suffisamment de sous pour ne pas me priver de grand-chose. J’ai un travail que j’aime. Alors il était où le problème ?!
La situation en lien avec la COVID m’envahissait. Je n’arrivais plus à sortir tout le négatif de ma tête. Il tournait en boucle. Je ne pensais qu’à ça. Tous les plaisirs de la vie dont on nous prive, les nouvelles qui ne nous crachent que de la merde. Et pour en ajouter sur le tas, je gère des réseaux sociaux dans le cadre de mon travail et le pire de l’être humain en ressort depuis le début de la pandémie. Tout ça a pris le dessus sur ma raison. Malgré tout mon bon vouloir, je n’arrivais plus à penser à autre chose. Ça grugeait toute mon énergie. J’ai donc admis que j’avais besoin d’aide et je suis allée consulter.
Depuis belle lurette, les problèmes de santé mentale sont importants au Québec. Mais en temps de pandémie, cette réalité a explosé ! Lors de mon rendez-vous, mon médecin m’a confié n’avoir jamais vu autant de cas de santé mentale dans son bureau. Pour la citer, elle m’a dit : « Lors de la première vague, j’ai vu passer dans mon bureau tous les gens déjà fragiles sur le plan de la santé mentale. Maintenant (2e vague), c’est tout le monde que je vois. Tous les gens qui ont toujours été solides, monsieur et madame tout le monde. »
Je t’avoue que cela m’a rassuré. Ça m’a déculpabilisé. J’ignore pourquoi mais je me sentais coupable de me sentir aussi down malgré tous les cadeaux que la vie m’a faits. Je me sentais si faible de réaliser qu’à mon âge, alors que je gagne en confiance en moi et que je prends beaucoup plus facilement ma place dans la vie, je pouvais tomber, m’enfarger, et ne plus arriver à remonter par moi-même.
Heureusement, j’étais bien entourée et mon médecin m’a aidée. Et aujourd’hui je vais 100 fois mieux. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
Aujourd’hui, Bell Cause pour la cause. Mais toute l’année, des gens luttent contre des problèmes de santé mentale. Encore plus maintenant en période de pandémie. Et malheureusement, les investissements du gouvernement en santé mentale sont loin d’être suffisants pour répondre aux énormes besoins. Alors des initiatives telles que Bell Cause sont essentielles. La moindre des choses que tu peux faire aujourd’hui c’est de regarder la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux afin que Bell donne 5 sous à des initiatives en santé mentale.
Parce qu’un jour, Bell pourrait causer… pour toi.