On ignore quand l’horloge va sonner. On espère que les aiguilles continueront de suivre leur course effrénée et que les batteries ne pourront pas s’épuiser. On voudrait parfois pouvoir ralentir le temps, pourtant…Pour mieux apprécier, pour pouvoir se rappeler et surtout parce qu’on ne peut pas le reculer.
On ignore quand on devra dire au revoir. On s’apprivoise, puis on s’attache. On craint la ligne d’arrivée. On souhaite que la trotteuse ne soit pas bloquée, mais on finit par accepter la fatalité. L’horloge est brisée.
C’est l’heure des adieux, ceux qu’on n’a même pas pris le temps de faire à deux. On repense aux jours heureux. On imagine l’avenir, un peu frileux. On rebrousse chemin, pour une autre demi-heure. « On peut faire mieux. », pense mon cœur.
Et le temps s’arrête, soudainement. Et on avance, machinalement. On voudrait reprendre des mots dits trop rapidement. On voudrait réentendre ceux qu’on a pris pour acquis. On voudrait effacer les souvenirs devenus douloureux. On voudrait que la poussière s’accumule sur eux…Pour moins apprécier, pour ne plus se rappeler et parce qu’on ne peut pas reculer.
On ignore quand l’horloge va sonner. On souhaite qu’elle tourne pour l’éternité. Au pire, on pourrait la réparer. Malheureusement, trop souvent, l’amour a fait son temps.
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