Mon récit d’accouchement; 10 juin 2020

C’était le 9 juin 2020, j’avais ce jour là ce qui devait être une échographie des plus banale pour confirmer le poids de bébé Zack. Quelques semaines avant, à ma (supposée) dernière écho, il était dans le 20ème percentile. À ce moment-là, on était pas du tout inquiet qu’il soit petit, même que selon nos antécédents familiaux, on se disait simplement que c’était dans sa génétique et qu’il serait un petit format. Finalement, j’ai eu toute une surprise à mon rendez-vous ce jour là.

J’ai mon écho et tout semble absolument normal. Je rencontre la médecin après de (trop) longues minutes d’attente qui me dit que Zack est très petit. Elle n’est pas nécessairement inquiète, mais me fait part qu’il est dans le 2ème percentile.. alors qu’il ne devait idéalement pas descendre sous le 10ème percentile selon ma médecin. Malgré tout, la doc sur place se fait rassurante et me dit que lors de mon rendez-vous de suivi 2 jours plus tard, ma médecin et moi on pourra en discuter et peut-être prévoir un déclenchement, bref c’est elle qui décidera.

Sur le chemin du retour j’appelle mon chum et je suis ben émotive. Me faire parler de déclenchement a fait augmenter x1000 le stress en moi. Je n’étais pas prête à ce que ma grossesse se termine, nos bagages n’étaient pas prêts non plus, bref je m’imaginais enceinte pour un bon 2-3 semaines encore. À peine 1h après ma sortie de l’hôpital, je reçois un appel de la médecin que j’avais vu suite à mon échographie. J’ai tellement peur de prendre l’appel et me faire dire qu’ils veulent me déclencher que j’éclate en sanglot pendant que mon chum répond à l’appel. Il met sur haut-parleur et je suis là, les yeux dans l’eau à l’écouter dire qu’après avoir parlé avec ma médecin de suivi, elle veut que je me rende à l’hôpital immédiatement pour un monitoring et fort probablement, que l’on restera pour la nuit pour me déclencher et accoucher dans les prochains 24-48h. On lui répond que c’est d’accord et qu’on s’en vient prochainement.

Il est environ 16h30 à ce moment-là. La vérité c’est qu’on n’ira pas à la maternité avant 22h parce que je panique. Je pleure ma vie parce que je ne suis pas prête, mais pas du tout. Je viens de tomber en congé de maternité depuis quelques jours seulement et je m’imaginais accoucher autour du 30 juin. Parmi tous les scénarios, j’avoue que d’être déclenché presque 3 semaines d’avance, ça ne m’était pas passé par la tête. Pas du tout. À travers ma crise de larmes, on a fait nos valises, pris une douche, bref on a pris notre temps solide parce que ça me tentais juste pas d’y aller.

On arrive vers 22h à la maternité pour que je sois sur monitoring et vérifier comment bébé va. L’inquiétude première avec le fait que bébé soit si petit, c’était qu’il ne se nourrisse plus correctement et que le placenta soit trop vieux pour donner ce qu’il faut à bébé jusqu’à 40 semaines. Donc on vérifie tout ça. Papa doit rester dans la salle d’attente pendant que je quitte faire ce check up (maudit covid). Côté monitoring, tout va bien, mais ma pression est haute. Mais faut dire, elle a toujours été un peu haute, mais là ils s’inquiètent que je fasse de la prééclampsie. Je reste donc plus longtemps dans la salle, genre 1h30 au lieu du petit 30 minutes que ça devait prendre et finalement je retrouve mon chum dans la salle d’attente avec la médecin pour aller discuter de ce qui se passera dans les prochaines heures.

On nous dit que tout est beau, mais que ça les inquiète quand même que bébé soit si petit. Comme il est à terme, ils aimeraient vraiment qu’on procède au déclenchement le lendemain. Moi pis ma tête dure, on voulait rentrer à la maison ce soir là, on ne voulait pas se faire déclencher. Donc à ce moment là, je dis que je refuse qu’on me garde, qu’on va quitter et que je vais attendre de parler avec ma médecin de suivi 2 jours plus tard. On me demande d’attendre et que quelqu’un d’autre doit venir me voir pour en reparler et me faire signer une décharge si finalement je quitte. Je ne sais trop pour quelle raison ils voulaient tellement que je reste ce soir là même si on était en pleine santé, mais ils ont été jusqu’à nous dire que notre bébé pouvait mourir si le placenta ne fournissait plus et que je devais absolument rester à l’hôpital, que rentrer à la maison serait dangereux. Bref, tu te doutes que nous sommes resté à l’hôpital finalement!

À reculons, mais finalement un peu excitée à l’idée de nous imaginer avec Zack dans les bras dans les prochains jours, on s’installe dans la chambre. On m’installe donc une sonde avec laquelle je vais passer la nuit pour espérer faire dilater le col. On me dit que la majorité des femmes arrivent très bien à dormir avec ça donc je vais pouvoir me reposer. Finalement, j’te le dis, c’est super douloureux et j’ai vraiment eu de la difficulté à dormir! En parlant avec d’autres mamans qui sont passées par là, elles approuvent que c’est vraiment douloureux, je dirais presque même autant que les contractions en soi!

Le lendemain matin assez tôt, on me retire la sonde pour constater que j’ai passé de 1 lors de mon arrivée à 4 après la nuit, ce qui est plutôt bien! On me donne donc la médication pour déclencher l’accouchement. Je dois dire que l’avant-midi a été plutôt longue. Je ne ressentais absolument rien, aucune contraction, aucune douleur. En fin d’avant-midi on a percé la poche des eaux et finalement sur l’heure du dîner les contractions ont finalement commencées. Je ne dirais pas que j’étais heureuse d’enfin les ressentir, mais disons que ça devenait plus concret pour moi et j’avais hâte d’arriver dans le vrai travail et voir notre petit Zack!

De 12h à 16h ce fut intense, on ne se fera pas de cachette! J’ai eu mal, mais je crois avoir réussi malgré tout à bien gérer mes douleurs. Mon pire moment a été vers 14h30-15h il me semble. J’avais mal et j’étais épuisée, j’essayais une tonne de positions différentes pour tenter de mieux prendre les contractions, mais rien ne m’apaisait. Tout au long du travail, quand je sentais venir la prochaine j’adaptais ma respiration pour que ça se passe mieux, mais là j’étais tellement épuisée que je somnolais entre mes contractions et celles-ci me prenait donc par surprise et me faisait énormément mal! À ce moment-là j’ai voulu essayer le bain chaud en espérant me reposer un peu. Fail total, après 5 minutes je pleurais pour sortir de là et finalement… j’ai demandé l’épidurale! Je voulais vraiment retarder ce moment ou même ne pas en avoir besoin, mais là ce n’était pas tant la douleur qui me dérangeait, mais surtout je voulais me reposer, j’étais exténuée de ma journée de la veille + la nuit + la journée actuelle.

L’anesthésiste a été demandé, on m’a ramené à notre chambre, on a revérifié mon col et finalement j’étais à un peu plus de 5. J’avoue qu’à ce moment-là je me demandais si on allait voir Zack ce même jour tellement il me semble que ça n’avançait pas! En plus, en ayant l’épidurale, on m’avait dit que ça pouvait ralentir le travail, j’étais donc convaincue que j’allais recevoir ma piqure, dormir un peu puis accoucher plus tard, peut-être dans la nuit ou le lendemain. Surprise surprise, on me donne l’épidurale et là j’attends juste LE moment où je vais être un peu soulagée, où je vais pouvoir dormir un peu. Dans les minutes qui suivent, je ne suis pas soulagée, j’ai même plus mal qu’avant l’épidurale. Je capote et je tombe en mode chialeuse, moi qui ne voulais tellement pas prendre l’épidurale, je décide de la prendre et ça fonctionne même pas!

Les infirmières conviennent de me redonner une dose dans 15 minutes alors je prends mon mal en patience. Finalement je me souviens d’une discussion qu’on a eu avec une autre infirmière plus tôt dans la journée à qui j’avais demandé, qu’est ce que je vais ressentir quand je vais savoir que c’est le bon moment pour commencer à pousser? Elle m’avait dit tu vas voir c’est comme si tu allais sentir bébé pousser vers tes fesses, tu vas savoir que c’est ça. À ce moment là, un peu avant 17h, à peine 10 minutes après l’installation de l’épidurale, c’est ce que je ressens. Une partie de moi se dit que ça ne se peux pas, mais bon, je le mentionne à l’infirmière qui s’empresse de me dire qu’elle va vérifier ça. Elle vérifie, sa stagiaire également pour ensuite venir me dire : ”c’était tout à fait normal que tu avais plus mal, tu es passée de 5 à 10 dans les 10 dernières minutes. Bébé est là, on va être prête à pousser!”

OMG. Je pense qu’on s’est mis à pleurer à ce moment là, en apprenant que c’était là là qu’on allait rencontrer notre petit Zack et découvrir chaque petite parcelle de son mini corps! J’avoue qu’à partir de là, c’est un peu flou les souvenirs dans ma tête, mais je peux te dire que tout est allé tellement rapidement. À 17h on m’installait pour pousser, à 17h10 bébé Zack était sur moi. Rapide et doux comme ça, c’était un bonheur. Oui c’était intense, mais c’était parfait. Tout le personnel médical et mon amoureux étaient à mes côtés pour m’aider dans ce 10 minutes intense. J’avais littéralement l’impression d’avoir une équipe de cheerleaders à mes côtés, ça faisait tellement de bien de se sentir si bien entouré quand on a aucune idée de comment ça va se passer! 10 minutes et notre petit trésor faisait finalement parti de notre monde. Il est arrivé tout en douceur, en prenant le temps d’ouvrir bien grand ses yeux pour regarder papa une fois sur ma poitrine. C’était magique, littéralement. Ces souvenirs sont tout flou dans ma tête, ils sont difficiles à expliquer, mais ce sentiment quand on s’est regardé tous les 3, c’est tout simplement indescriptible, mais je vais me souvenir de ces belles secondes d’amour en silence pour le reste de nos vies.

Après coup, si c’était à refaire, j’ai tellement apprécié mon expérience de déclenchement à l’hôpital. On dirait que ça m’a davantage mise en confiance d’être là à l’hôpital avec toute l’équipe à surveiller le travail en tout temps au lieu d’être à la maison et d’attendre avant de devoir aller à la maternité. Ce moment me stressait un peu étant donné que je ne savais tellement pas à quoi m’attendre comme douleur.. Bref, ce fut une expérience mémorable, la docteur m’a même avoué que j’ai eu un accouchement exceptionnel pour un premier bébé et que je pouvais me vanter de ce premier accouchement, pas peu fière!

Valérie Fillion
Valérie Fillionhttp://lespaceurbain.com
Fondatrice de L'Espace Urbain, maman de 2 p'tits cocos et propriétaire de l'Agence Urbaine. Quand j'ai un peu de temps libre dans tous ça, j'adore te faire découvrir mes produits et endroits favoris!

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Comments

  1. Wow si belle histoire!!? je ne savais pas que Zack était tout petit avant de naître! Le mien aussi, sans égard au fait qu’il soit prématuré ? Je vois que finalement les choses se sont bien passées ❤️ C’était émouvant à lire! Et aujourd’hui c’est un si beau garçon! J’espère le rencontrer un jour avec mon petit Rafael ☺️

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