Pourquoi j’ai raté mon parcours de blogueuse

Tu ne le savais peut-être pas, mais j’écris sur le web depuis environ 2010. En fait, même pas mal plus que ça parce que j’écrivais déjà des petits textes cucu en 2006 sur Skyblog genre. Je te dirais que depuis le jour 1 que je le fais par passion et c’est encore cela aujourd’hui, une chance parce que c’est pas d’écrire et de poster des photos sur Instagram qui paye mon loyer. Et si ça fait si longtemps que je blog et que ce n’est pas encore mon boulot principal, il y a une raison à ça. En fait, y’en a plusieurs, mais je te dirais qu’il y a un problème principal. Tsé quand ça fait 8 ans grosso modo que t’existes sur les internets pis que ça a pas « levé » à son maximum encore, y’a un pourquoi.

Mon gros pourquoi, c’est une relation malsaine. En 2010, ma vie allait bien, mon petit bébé blog avait 1000 vues par mois à peu près et j’étais hyper heureuse ainsi, je célébrais chaque petite victoire, chaque petit like supplémentaire. Puis la vie met parfois des gens sur notre chemin, ils ne sont pas toujours la pour le mieux, mais on fait avec. Je suis embarquée dans une routine assez peu commune. Tsé la fameuse phrase quand tout déboule pour quelqu’un qui parle de « descente aux enfers » ou « l’enfer de la drogue », ça s’applique pas mal ici. Je n’étais pas rendue une junkie loin de là, je ne suis pas devenue accro à rien, mais disons que j’ai fait des expériences. Des pas pires heavy parfois. En fait, le problème principal c’est que j’ai surtout été entourée de gens de ce milieu là, et c’est sûrement le pire poison qui peut exister. Le genre d’affaire qui scrap une partie de ta vie quand t’es une personne comme moi.

Pourquoi ça a scrapé mon parcours en tant que blogueuse, c’est quoi le rapport avec le milieu de la drogue pis un blog tu vas me dire? Disons que ta vision de la vie tranquille et normale est pas mal différente quand tu te retrouves parmi des gens comme ça. Si en 2010 je m’étais tout de suite consacré à la rédaction de mon blog et que j’avais toujours été aussi déterminée qu’aujourd’hui, j’aurais sûrement fait ma place parmi les gros blogs d’aujourd’hui. Aucune routine, toujours sur le qui-vive, toujours trop de monde un peu louche chez toi, rarement une nuit complète sans devoir aller chercher le chum saoul/gelé, toujours beaucoup d’incertitude, de stress.

À la place d’une vie basic, j’étais dans un tourbillon pas possible, j’ai pris des gros temps morts à certains moments, j’ai passé par plusieurs changements de nom de blog, j’ai été diagnostiqué pour une hypothyroïdie feck ce point-là m’a pas trop aidé, tsé rien pour m’aider au moment où les blogs et les réseaux sociaux étaient à leur tout début. C’était là qu’il fallait que je « mette le paquet » et j’ai fail. J’ai fail parce que je pouvais jamais vraiment me concentrer sur ce que j’aimais vraiment. J’ai quand même réussi plusieurs exploits depuis et j’ai acquis une expérience énorme à travers tout ce que j’ai fait dans les 8 dernières années, mais je sais à quel point ça aurait pu être différent si je n’étais pas entré dans cet univers étrange qu’est la drogue. C’est hardcore à dire, mais c’est ça pareil!

L’affaire c’est que quand je réalise ça 8 ans plus tard, ça me fait d’la peine. Évidemment d’avoir « perdu mon temps » dans cette relation, mais c’est pu vraiment à ça que je pense maintenant. Plutôt parce que j’ai passé à côté de quelque chose de gros si j’avais pu bien faire les choses dès le début. Parce que j’ai raté de belles opportunités. Parce que je me suis laissée empoisonner à petit feu sans m’en rendre compte. Parce qu’une partie de ma confiance en moi est partie avec cette relation là. Parce que tout aurait été tellement différent.

J’accepte tout ce que j’ai fait, même si ce n’était pas rose du tout, même si j’ai fait des affaires qui ne me ressemblent pas trop. Malgré tout, j’ai grandi là dedans et j’ai surtout énormément appris et compris. Est-ce que je regrette? Un peu quand même. En fait, c’est surtout une petite déception, de ne pas avoir réussi à faire fleurir mon blog quand c’était le « bon moment ». Parce que, j’te dis ça entre nous là, te partir un blog ou une chaîne Youtube en 2018, c’est pas super facile, ça va être long avant de ressortir du lot et il faut une passion immense pour juste vouloir publier sans jamais dépasser 100 views genre.

Alors oui, une chance que je fais toujours ce que je fais par passion. J’ai la chance d’avoir de magnifiques collaborations, d’être choyée comme pas une et que mon travail de blogueuse/rédactrice/influenceur (on sait pu comment le dire un moment donné hen) soit reconnu et aimé de plusieurs.

Je voulais juste te dire que quand tu me dis que je suis chanceuse ou que tu me demandes si mon avis est vraiment réel, rappelle-toi que ça fait 8 ans que j’écris, et que j’écris dans toutes les conditions inimaginables. Ça fera 2 ans cet automne que j’ai lancé L’Espace Urbain, qu’à la fois je me choisissais et je voulais présenter toutes les facettes de ma personnalité et mes goûts sur une plateforme web. Que le jour du lancement de la nouvelle plateforme en octobre dernier, c’était aussi le jour où je tournais la page officiellement sur ma relation toxique et cette journée était à la fois excitante et bouleversante.

Mais le 4 octobre 2017, c’est comme si la petite fleur que j’avais laissée mourir pendant tant d’années, je me mettais à lui donner toute l’eau et ce qu’elle a besoin pour devenir une meilleure version d’elle-même. C’était un long travail à accomplir, mais le résultat est grandiose.

Tsé le beau côté des réseaux sociaux, y’a une facette en arrière. Pis j’suis contente de te faire comprendre la mienne aujourd’hui.

Valérie Fillion
Valérie Fillionhttp://lespaceurbain.com
Fondatrice de L'Espace Urbain, maman de 2 p'tits cocos et propriétaire de l'Agence Urbaine. Quand j'ai un peu de temps libre dans tous ça, j'adore te faire découvrir mes produits et endroits favoris!

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