Sans étiquette

Toute notre vie, on nous demande de se définir. Fréquemment, les gens se permettent de le faire pour nous. Au primaire, on est un tannant ou un élève modèle. Au secondaire, on se fait mettre dans une catégorie : les bolés (communément appelés les nerds), les populaires, les sportifs, les artistes, les rejets et, finalement, ceux qu’on ne remarque pas assez pour qu’ils soient classés. Au cégep, dans chacun des cours, on doit nommer nos passions. Comme si une seule question allait nous permettre de percer le mystère de la carapace humaine. Comme si quelques mots allaient être suffisants pour décrire l’entièreté d’une personne, si complexe et fragile soit-elle. À l’université, on est censé s’être trouvé.

Toute notre vie, on tente de se définir. On arrive éventuellement au stade où on comprend que ces cadres sont peut-être sécurisants pour certains, mais ô combien encombrants pour d’autres. On essaie de se persuader qu’on peut être plusieurs choses et de voir au-delà des préjugés remâchés qu’on nous a trop souvent répétés. Je pense que le fait de forger sa propre identité est essentiel, mais malheureusement contraignant.

Personnellement, j’ai envie d’être peinée de temps en temps, mais de tout de même être perçue positivement. J’ai envie d’être fière de ce que j’ai accompli, mais d’avoir le droit de me questionner à savoir comment le futur va se dessiner. J’ai envie d’être à la fois studieuse et d’aimer faire le party. J’ai envie d’être girly aujourd’hui, mais tomboy demain. J’ai envie de pouvoir être confiante de l’extérieur, mais parfois anxieuse à l’intérieur.

J’ai envie d’être tout ça et rien à la fois; de pouvoir simplement être, sans étiquette.

Crédit image à la une: Thiago Cardoso sur Unplash