Sommes-nous tous un peu “poqués” ?

Quand je regarde les gens autour de moi, les personnes que j’aime, celles que j’admire, que je trouve fortes et intéressantes, je me rends compte qu’elles ont toutes ce point en commun : elles ont dû traverser une ou plusieurs épreuves dans leur jeunesse ou dans leur vie de jeunes adultes, mais elles s’en sont sorties. 

Ce qui constitue le défi, le fardeau, le deuil ou la déception peut être variable, tout comme l’intensité de la blessure et sa profondeur, mais chacun de ces contextes ou de ces situations a nécessité une force de caractère, une réflexion et une prise de position. Je me rends compte que le fait d’être soumis à des problématiques de santé mentale ou physique, quelles qu’elles soient, à des relations conflictuelles ou toxiques ou à une quête de sens ou une remise en question nous force à développer une certaine maturité émotionnelle, une ouverture à la différence, une sensibilité et une certaine acceptation de la personne qu’on est. À cela s’ajoute une résilience et parfois un regard plus nuancé sur la vie et les aléas du quotidien.

Le partage des expériences et des vulnérabilités respectives permet ensuite de tisser des liens solides plus facilement et d’avoir accès au vécu de l’autre, ce qui nous ouvre la porte sur des perspectives différentes. À mon sens, l’expérience humaine est alors plus facilement palpable et il se crée une empathie plus importante. C’est aussi ce partage qui nous permet d’être fier du chemin parcouru.

Je me considère moi-même comme passablement “poquée” (encore plus considérant novembre qui vient de finir…) et je me demande si nous ne le sommes pas tous un peu en fait…  Pas besoin d’avoir vécu un grand drame pour avoir dû prendre une temps d’arrêt et décider de changer de direction, pas nécessairement besoin d’un gros choc pour déclencher un changement. Peut-être, au fond, est-ce notre ouverture aux faiblesses ou aux fragilités de l’autre qui nous permet de voir avec plus de lucidité qui est la personne en face de nous, à la comprendre un peu mieux et à accepter ses choix avec bienveillance.

Oui, peut-être sommes-nous tous un peu “poqués” de l’existence, mais n’est-ce pas, au final, notre réaction à nos expériences de vie et nos choix qui définissent qui nous sommes et qui nous devenons? Je pense que les épreuves auxquelles nous faisons face nous obligent à nous remettre en question, à nous poser des questions difficiles, à sortir de notre zone de confort, mais que cela peut nous ouvrir les yeux sur de nouvelles perspectives et ainsi nous réserver de belles surprises.

Sur le coup, elles donnent l’impression de nous empêcher d’avancer, de nous forcer à faire du surplace ou même de nous forcer à reculer, mais je crois plutôt qu’elles nous permettent de savoir avec plus de conviction ce qu’on souhaite et, au contraire, ce qu’on veut éviter à tout prix. Au bout du compte, il s’agit là d’un avantage non négligeable. 

Alors sois fier de tes fêlures et assume-les pleinement.

Isabelle Bilodeau
Isabelle Bilodeauhttp://lespaceurbain.com
Femme multifacettes valsant entre son quotidien de pharmacienne en psychiatrie rigoureuse et son besoin criant de communiquer, de dire, d’expliquer, de partager toutes les petites choses, toutes les bulles qui lui passent par la tête. Jeune femme révoltée aux multiples intérêts: fan de musique, de peinture, de lecture, de danse, mais aussi foodie avouée, gourmande et curieuse. J’aime sortir de ma zone de confort et foncer vers les opportunités de rencontrer des gens ouverts d’esprits, passionnés, colorés.

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