Comme les cinq doigts de la main

Semble-t-il que nos vraies amies, on les compte sur les doigts d’une seule main. Je ne te parle pas de celles avec qui tu vas prendre un verre aux six mois…mais plutôt de celles qui viennent t’aider à changer la déco de ton appart parce qu’elle te rappelle ton ex, qui te déménagent pour la sixième fois même s’il fait trente degrés et qui viennent te consoler juste pour que tu aies une épaule sur laquelle pleurer, puisque tu ne trouves pas les mots pour t’expliquer.

C’est tout de même possible que tu en aimes plusieurs. Que tu aimes différemment, que tu aimes souvent, que tu aimes trop vite ou trop fort. Je te comprends. J’adore apprendre des autres, interagir avec de nouvelles personnes et avoir l’impression que notre conversation est plus intéressante que ses notifications. Je me nourris des relations que je tisse, quitte à me faire prendre dans ma propre toile, à mon propre jeu…un jeu qui devient dangereux lorsque tu ne sais plus en qui investir davantage. Il se peut donc que tu doives apprendre à dire non, à restreindre ton cercle, à trouver un équilibre entre les obligations que tu aimerais ne pas avoir à gérer et surtout à donner moins pour apprécier recevoir plus. Je te comprends. C’est essoufflant.

Fut une époque où je croyais que la quantité de mes amitiés sincères était supérieure au nombre de cinq, mais je sais désormais qu’elles sont rares. J’ignore si c’est le temps qui fait son œuvre ou si nos exigences se peaufinent, emportant avec elles les gens qui ne nous conviennent plus. À vrai dire, j’ai envie de croire que ce n’est pas si grave, si je n’ai que quelques bonnes amies. Je pourrai toujours te parler de celles qui font une heure de route pour assister à ton souper de fête, qui t’amènent une bouteille de blanc (ou de rouge) parce que c’est ta préférée et qui jouent à un jeu de société bien qu’elles n’en aient rien à cirer. Je pourrai te parler de celles qui t’écoutent radoter la même anecdote que tu ne te tannes pas de raconter, qui te laissent rire trop fort quand t’as un verre dans le nez, qui comprennent quand ton agenda est un peu trop chargé et qui ne t’en veulent pas de ne pas constamment les faire passer en premier. Je pourrai te parler de celles qui se sont reconnues dans ces lignes, mais elles savent certainement qui elles sont. Je pourrai te les nommer.

Finalement, je dois être chanceuse. J’ai besoin de mes deux mains pour compter.

Evelyne Chevrette
Evelyne Chevrettehttp://lespaceurbain.com
Je me laisse inspirer par les humains qui croisent ma route et les expériences qui me servent de références. Des fois, ça donne des petits textes cutes. Je prends plaisir à vous les partager, un matcha à la main et la caboche pleine de rêves.

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