Oui, mes enfants vont à la garderie, et je ne me sens pas mal

Faire culpabiliser les mamans qui travaillent est devenu un nouveau sport national. Comment est-ce devenu socialement acceptable ?

Est-ce que vous avez l’intention de garder mon fils pendant que je travaille ?

Est-ce que vous vous proposez de travailler sans être payés ?

Si ce n’est pas le cas, vous n’avez aucun droit de me faire culpabiliser. Gardez vos fausses inquiétudes à propos des horaires de garde de mes enfants pour vous.

Oui, mes enfants vont à la garderie. Tous les jours. Toute la journée.

Lorsque je dis à mes amis et à ma famille la vérité sur le temps qu’il passe à la garderie chaque jour, je me heurte souvent à un froncement de sourcils et à un mouvement de la tête qui en dit long.

Je peux même prédire la phrase qui va suivre : « C’est une longue journée pour eux, non ? »

Oui, oui, ça l’est. Mais je n’ai pas vraiment le choix. Je suis une mère qui travaille à temps plein, bien que j’aie la chance d’avoir une grande flexibilité dans mon travail.

En effet, ma patronne n’a aucun problème à me laisser travailler de la maison ou sortir plus tôt pour emmener mon fils chez le pédiatre. Tant que je travaille mes 40 heures par semaine, elle se moque bien de comment je les répartis.

Mais je dois bosser ces 40 heures, comme tout le monde. La vie « normale ».

Et ça me convient très bien. J’ai besoin de travailler pour subvenir aux besoins de ma famille. Et je vous arrête tout de suite, car je vois déjà les langues de vipères s’enflammer.

« Si tu ne peux pas rester à la maison pour prendre soin de ton fils, pourquoi as-tu eu un enfant ? »

« Si tu as fait le choix d’être mère, tu dois mettre tout le reste de côté. »

« Ton mari ne gagne-t-il pas suffisamment bien sa vie ? »

J’aimerais vous rappeler une chose. Oui, je suis une maman. Mais je suis aussi une femme et une personne à part entière. Ma vie ne peut pas être entièrement dédiée à un segment de ma vie.

En plus, j’aime travailler. Mon travail nous a permis d’acheter une maison, de partir en vacances et de se gâter de temps en temps.

Je me sens très peu coupable de travailler, mais j’aime mon travail et mes enfants aiment leur garderie. Mais il m’arrive de discuter avec une amie ou une collègue et cette même phrase revient toujours.

« C’est une longue journée pour eux, non ? »

Alors, toute la culpabilité que j’ai commodément balayée s’effondre.

Est-ce pour cela qu’ils ne me quittent pas le week-end ? Suis-je une mauvaise mère ?

Rationnellement, je sais que les réponses sont non, non et non. Ils vont volontiers jouer avec leurs amis quand ils arrivent à la garderie et ne veulent pas partir quand je viens les chercher. La preuve qu’il aime son environnement!

Pourtant, je ne peux pas arrêter les doutes qui redoublent lorsque j’entends cette question insidieuse. « C’est une longue journée pour eux, non ? »

Le pire, c’est que cette question vient souvent d’autres parents qui travaillent – des mères et des pères qui ont la chance de travailler à temps partiel ou de quitter leur emploi à 15 heures tous les jours.

Je suis heureuse qu’ils aient trouvé une solution qui convient à leur famille, mais j’ai fait le calcul. Il n’y a tout simplement aucun moyen pour ma famille de joindre les deux bouts si je travaillais à temps partiel.

Et je n’ai jamais entendu quelqu’un demander à mon mari : « C’est une longue journée pour eux, non ? » Mais j’ai ma petite théorie : s’inquiéter des « longues journées » est la nouvelle façon socialement acceptable de culpabiliser les mères qui travaillent.

Presque tout le monde est d’accord pour dire que c’est un faux pas d’exprimer un malaise avec les mères qui travaillent.

Alors ils expriment plutôt un malaise avec les enfants gardés à temps plein, même si c’est la conséquence directe du fait que les mères travaillent.

À quoi bon s’inquiéter des « longues heures » de nos enfants ? Quelle réaction ces trolls de l’inquiétude recherchent-ils ? La culpabilité ? La honte ? Les remords ? Ou veulent-ils simplement avoir la satisfaction de s’assurer qu’ils sont des parents supérieurs ? 

Si vous êtes légitimement inquiets pour mon enfant, je serais heureuse de vous laisser venir le chercher à 16 h 30 tous les jours. Si vous ne me le proposez pas, arrêtez de faire cette remarque inutile.

Sincèrement, les mères qui travaillent à temps plein partout dans le monde.

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