Pour toutes ces fois où on se demande ce qu’on a fait pour mériter “ça”, tous les “pourquoi moi?”. Ces questions qu’on se pose tout en sachant qu’on n’aura jamais la réponse outre que “la vie est ainsi faite”. Les fois où on s’est dit qu’on allait se relever, en soupirant. Encore. Une fois de plus, même si on avait eu notre dose.
Y’a de ces moments qui nous tombent dessus juste comme ça et on vit avec. Ces moments où on a juste envie de se plaindre parce qu’on a l’impression que la vie a une dent contre nous. Ces fois où se dire que ça pourrait être pire et qu’on est chanceux d’avoir la santé ne suffit pas. Ces moments qu’on semble accumuler tellement plus facilement cette année, alors qu’on a le chialage facile. Des fois, on a l’impression que tout plante en même temps, que tout s’écroule et part en vrille. La bonne nouvelle, c’est que ce même hasard, ce même concours de circonstances qui tantôt contrecarre nos plans et nous force à nous remettre en question ou à nous reconstruire peut aussi causer d’agréables surprises et changer notre quotidien aussi subitement, pour le mieux. Qu’à l’inverse, des fois, tout devient facile et qu’on a l’impression que tout est sa place, que tout est exactement comme il devrait être. Oui, ça aussi ça arrive, même si c’est tellement plus facile de croire et d’imaginer le négatif. C’est peut-être pour ça que la surprise est alors aussi grande. Je ne me suis jamais reposée sur la chance, sur le karma, le hasard ou le destin pour atteindre mes objectifs de vie, qu’ils soient relationnels, personnels ou professionnels. Il s’agit de concepts assez flous pour moi d’ailleurs.
J’aime croire que c’est notre responsabilité à tous de mettre les chances de notre bord pour obtenir ce qu’on veut, de travailler pour. Je pense qu’on a tous un certain contrôle sur notre vie et qu’on doit le prendre sans quoi on ne devrait pas se plaindre de ne pas être où on veut, de ne pas être la personne qu’on voudrait être. Mais je pense aussi que toute la bonne volonté du monde ne suffit pas toujours et que, oui, à notre persévérance, à nos espoirs, se glisse malgré nous une part de hasard, une probabilité qu’un événement vienne tout changer ou tout remettre en question. Une amie m’avait dit en début d’année : “Prend le contrôle de ce qui t’appartient” et je l’avais vu sous un angle plutôt négatif, un peu comme le constat d’une fatalité qu’on devait apprendre à accepter, soit le manque de contrôle. Y’a quelque chose de troublant, d’un peu épeurant, mais surtout de très excitant à ça, je trouve. Parce que le résultat de cette perte de contrôle n’est pas forcément négatif, loin de là. Et mon constat de l’année (je pense bien pouvoir l’affirmer en cette fin de novembre), c’est que, ben oui, des fois ça ne prend qu’un hasard, qu’une rencontre, qu’une opportunité pour faire changer le sens du vent en notre faveur. Et que si on a droit d’imaginer le pire à l’année longue, d’être sur nos gardes, ben on devrait aussi se donner le droit vivre pleinement tout le positif qui nous arrive ou qui pourrait arriver et juste en profiter. Que si on imagine tout ce qui pourrait mal tourner, on devrait aussi pouvoir construire des rêves et y croire avec autant de conviction.
Je pense que ce qu’on appelle le contrôle n’est en fait que les actions qu’on prend pour que les probabilités soient en notre faveur, mais ce qu’on oublie, c’est que parfois, un changement de cap inattendu, le début d’un nouveau chapitre, est la plus belle chose qui pouvait nous arriver.
Vivement les nouveaux départs, les nouveaux chemins. I drink to that !
