À toi la fille qui a mal d’amour

As-tu déjà eu l’impression dans ta vie que ce que tu possédais te rapprochait de ce que tu avais toujours voulu ? Un bel appartement, des beaux meubles, un beau char. Tu regardes ça et tu te sens fière, accomplie et heureuse. Jusqu’à tant que tu le perdes, lui. Pour qui tu te disais prête à tout. À ce moment tout devient aussi futile qu’inutile. Vivre dans un bel appartement en étant malheureuse, en fait ça n’apporte rien du tout. Tu commences à porter un regard bien différent sur ce nid que tu croyais à l’abri de tout. Il se fait de plus en plus vide et dénudé de chaleur et il se passe la même chose à l’intérieur de toi. Ce n’est plus chez vous, ce n’est plus chez toi. C’est la fin de quelque chose de grand et sans doute le début d’une grande aventure aussi, mais le passage de l’un à l’autre ne se fait pas sans douleur. L’appartement grand et vide te rappelle que c’est vrai, que le seul revirement possible est celui déjà prévu.

La table à manger prend la poussière, ton lit soudainement s’agrandit et le froid reprend sa place durant la nuit. T’es figée de ton côté du lit comme si quelque chose t’empêchait de traverser de l’autre côté. Tu combles le vide avec plus d’oreiller et de couvertures pour te réchauffer. Lentement, tu vas devoir apprendre à t’approprier l’espace en entier. Le temps file et tu te réveilles encore en pleurant, perturbée par les souvenirs et les questions qui viennent briser ton sommeil déjà léger. T’as du mal à sortir du lit et tu trouves difficilement l’envie de commencer tes journées. T’as l’impression que ton cœur a arrêté de battre, que tu ne retrouveras plus la capacité de ressentir, que t’arriveras plus à rire.

À toi la fille qui a mal d’amour, je ne te jugerai plus jamais. Quand tu vas dire que t’as plus le gout d’aimer, je ne lèverai plus les yeux au ciel. Je trouvais ça ben niaiseux avant, jusqu’à ce que je me rende compte que c’est vraiment ça qu’on ressent. Je te jure que quand tu vas dire que tu ne veux plus rien ressentir, je vais comprendre. Je ne te jugerai pas non plus quand tu vas dire que tu feel pas grand-chose de ce temps-ci, que ce que tu trouvais drôle ne te fais plus un pli. Quand tu vas me dire que t’as peur de l’avenir, je te dirai plus « ben pose des actions pis ca va ben aller! ». Parce que je sais qu’en ce moment t’es paralysée. Terrorisée. La peur t’empêche de voir plus loin que demain, comme si tu tournais les pages de ta vie pis qu’il n’y avait rien d’écrit.

Inquiète toi pas fille, c’est juste tes larmes qui t’embrouillent un peu la vue et les idées, y’aura toujours quelque chose d’inscrit. Je ne te jugerai pas si ça te prend du temps, personne ne sait ce qui te brasse en dedans.

À toi la fille qui a mal d’amour, qui n’est pas sortie de son linge mou et qui ne se maquille plus depuis des mois, ça va bien aller. Je ne te jugerai plus jamais et je suis désolée de l’avoir déjà fait, j’avais aucune idée de ce que ça faisait.

Je te promets qu’un beau matin tu vas te lever et sans même t’en rendre compte, tu vas enlever la poussière de sur ta table à manger.

Crédit Photo: Mikoto (Pexel)

Anabelle Pallagrossi
Anabelle Pallagrossihttp://lespaceurbain.com
Constamment à la recherche de nouveautés et de changements, je me nourris de passion, de rêves et de photographie (et d’un peu / pas mal d’impulsivité aussi). Je me décrirais comme étant une vieille âme qui déteste vieillir mais qui aime ce qu’elle devient avec le temps. L’un de mes plus grands rêves serait d’augmenter le nombre d’heures dans un journée afin d’avoir le temps de réaliser tous les autres !

Similar Articles

Comments

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Instagram

Les plus récents