Note à mon cellulaire: T’es pratique, mais dangereux

Force est de constater que ce petit bidule électronique qu’on appelle communément le cell fait désormais son entrée dans la vie d’à peu près tout le monde (à part mon père, l’agriculteur) dès un très jeune âge. Je fais partie des gens qui ont eu la chance de grandir sans ce machin constamment attaché à ma main droite. Ça s’est gâché avec le temps. C’est devenu mon inséparable. Je gage que c’est le tien, aussi.

Reste que la vie sans cellulaire, ce serait quand même un peu plate, non? En fait, c’est difficilement imaginable, dorénavant. Un jour, au boulot, j’ai passé ma pause du dîner sans mon téléphone et j’ai trouvé ça ennuyant. À ma défense, il n’y avait pas de collègues présents avec qui j’aurais pu jaser. S’il y en avait eu, je me serais peut-être cachée derrière mon écran, comme plusieurs ont l’habitude de faire. C’est quelque peu déplorable, dit comme ça. On est rendu là.

On le prend par automatisme. On panique pendant quelques secondes lorsqu’il n’est pas dans notre poche. On s’amuse à montrer ce que l’on veut bien partager au monde entier. C’est devenu un réflexe, parfois une nécessité. Sur les routes, c’est devenu dangereux. Comme si le texto de notre chum/blonde ne pouvait pas attendre. Oh oui, c’est pratique un cell, quand on l’utilise de la bonne façon. Dans certains cas, toutefois, c’est un peu comme un boulet. Une si fine ligne entre le réel et le virtuel qui nous influence, nous divertie. Qui modifie nos rapports avec autrui. Qui nous permet d’être joignable partout, tout le temps, à toutes les heures du jour et de la nuit. Qui fait en sorte qu’on passe le temps, quand notre cours nous semble interminable. Qui nous donne un prétexte de ne pas s’engager dans une conversation avec quelqu’un qui nous met mal à l’aise.

On ne se mentira pas, il nous offre tout de même des formes de communications phénoménales. Grâce à lui, on est en mesure de créer, de s’informer, de se questionner, de se rassembler. Cependant, lorsque je passe du temps avec des amis, j’essaie de le mettre de côté. J’update mes réseaux sociaux plus tard dans la journée, parfois. Souvent.

Puis, il y a des jours où j’ai envie de le garocher très loin; au bout de mes bras. Parce que je me dis qu’il me vole du précieux temps avec ceux que j’aime. Je me dis qu’il me prive du beau autour de moi. Ce beau, que je remarquerais de temps en temps, si je levais un peu les yeux. Essaie, ça fait du bien, parfois. Souvent.

Evelyne Chevrette
Evelyne Chevrettehttp://lespaceurbain.com
Je me laisse inspirer par les humains qui croisent ma route et les expériences qui me servent de références. Des fois, ça donne des petits textes cutes. Je prends plaisir à vous les partager, un matcha à la main et la caboche pleine de rêves.

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