À toi qui a peur du bonheur

As-tu peur parfois que ton bonheur s’évapore? Un peu comme la pluie, de ne pas avoir de souvenance de l’averse. Aucune goutte sur le parterre, pas de vitre embuée, pas de table extérieure imbibée, aucun souvenir de tes moments de joie? Même pas l’ombre d’une photographie sur ta parqueterie?

Ça fait peur d’être heureux. Ça fou la trouille. Je sais que ça fait surement bébé gâté, mais j’ai un peu de réticence à être dans la béatitude. Comme si quelqu’un attendait que ma balloune soit amplement gonflée pour me l’éclater en pleine figure. Comme si c’était écrit dans le ciel que j’avais une limite d’opportunités et qu’après j’avais plus le droit à ma part de gâteau. En regardant les nouvelles à la télévision, ces nouvelles atroces, j’ai cette boule dans le bas ventre. Une boule qui avait tantôt la grosseur d’une cerise, tantôt celle d’un pamplemousse pour se rendre à la grosseur d’une pastèque. Une pastèque qui me fait culpabiliser d’être autant remplit dans ma vie de belles choses. J’appréhendais le moment ou j’allais avoir le petit nuage gris  haut dessus de ma tête comme dans Mario kart.

Pis là, j’ai mis ma manette à off parce que s’en était assez. J’avais et j’ai encore le droit de croquer dans la vie à pleines dents. J’ai pleinement le droit de récolter les résultats de mes semences.

Salut à toi qui a également cette cerise et ce petit pamplemousse en toi,

C’est correct d’avoir peur. Je comprends ton inquiétude. Toi qui calcules tous tes risques dans la vie. C’est dur de ne pas pouvoir calculer les imprévus.  Je sais que ça fait peur l’inconnu. Ne pas savoir si demain va être aussi ambitieux et ensoleillé, ça te fait voir tu noir. Je comprends, mais tu as le droit à ce bonheur. Tu le mérites en crime à part de ça. Tu n’as rien volé à personne. Tu as travaillé pour ton bout de soleil. Tu as bûché fort et tu y ait arrivé. Quelqu’un a dit un jour qu’on ne devrait pas s’asseoir sur nos lauriers, mais c’est ok d’être heureux et rempli de gratitude. C’est correct d’être heureux. On se doit de vivre le moment présent, au moins de s’arrêter pour l’apprécier. Même si on veut être prévoyant, on se doit de ne pas anticiper les choses, surtout les moins bonnes.

On a tous le droit à notre parcelle de soleil.

Sandrine Demers
Sandrine Demershttp://lespaceurbain.com
Je suis une mamie assumée qui adore boire du thé pis porter des vestes de laines même à 30°. J'adore aussi la poésie et les p'tits gestes gentils.

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